Propriété (intellectuelle) en France, vaste programme …

L’arbre Megaupload, fut-il très médiatique et habillé comme un bankster US, ne doit pas trop cacher la forêt des écrans de fumées, élégantes contrefaçons, faux (d)ébats et vraies batailles de la guerre économique que la France mène selon son art de l’exception culturelle.

Ni la forêt de l’intérêt du consommateur pour le pouvoir d’acheter des disques durs et autres clefs USB toujours plus gros et plus chers made in Thaïlande ou China ou wherever on works, ou de l’espace de Cloud made by America toujours plus consommateur en énergie rarement excellente pour le commerce extérieur et l’emploi des djeuns, pour stocker toujours plus de musique plus ou moins achetée qu’il n’écoutera probablement jamais car ses deux oreilles sont occupées ailleurs où il y a de la pub ou de la communication politique selon l’horaire et la saison et toujours plus de vidéos plus ou moins nulles et plus ou moins achetées qu’il ne regardera jamais car ses deux yeux sont occupés ailleurs où il y a de la pub ou de la communication plus ou moins politicienne ou du foot ou autre émission religieuse … En bref, chaque consommateur doit mieux cultiver son jardin, mieux se méfier des contrefaçons, mieux faire la différence entre ceci ou ceux-là, et favoriser la libre concurrence qui est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres et soutenir les petites entreprises françaises même quand elles sont à la limite de la violation de propriété, intellectuelle mais pas que (la poubelle, outre le fait qu’elle ressemble à une urne électorale et qu’elle est verte et parisienne et que tous ces messages subliminaux devraient être analysés par la commission électorale ad-hoc, est à preuve du contraire un bien public genre Trésor de la Nation des citoyens de Paris sur lequel on n’a pas trop le droit ni le devoir de coller ses publicités pour dentifrice à dents bien blanches même si on prétend utiliser le même que Mongénéral). Ce n’est pas parce qu’on est une PME 100% franchouillarde qu’on a tous les droits, même à Paris, surtout de propriété intellectuelle.

Ni le bois (dont on fait pas mal de flûtes et quelques luths, voire luttes plus ou moins finales) de l’intérêt des auteurs et autres ayant-droits défendus par les représentants du peuple français zélus, les défenseurs auto-proclamés de telle ou telle certaine idée sous label 1901 ou #occupy selon les goûts et les couleurs et autres Maginot dans leurs tranchés dont les décisions ne sont contestées que par des anarchistes franc-tireurs et autres gens qui disent « non » par réflexe d’intérêt général primaire ou lobbyisme pro ou anti exception culturelle mais rarement désintéressé. Le mieux, pour se faire un avis après le vote (c’est comme ça, en démocratie française, relire Astérix en Corse), c’est quand même de lire les bons textes français : http://www.assemblee-nationale.fr/13/ta/ta0825.asp en essayant d’en comprendre les subtils tenants et aboutissants, d’en évaluer l’urgence et l’importance en pleine crise mondiale et en vérifiant le cas échéant s’il y a une chance qu’ils entrent en vigueur entre les jeux politiciens gaulois 2012 et les lois européennes du 21è siècle (honni soit qui souverainement mal y pense, ce n’est pas parce que le seul truc qu’on réforme est l’orthographe qu’il faut vouloir descendre de Charybde en Scylla et passer du parlementarisme un peu à bout de souffle au fantasme de l’agora-démocratie, fut-il vêtu de la digne colère des sans-grades, sans emploi et sans trop d’avenir qui chante, ou au protestato-souverainisme de bas étage, fut-il drapé d’un vieux costume gallo-gauliste du temps où les cravates de notables étaient made in France et pas à New-York ou au Carlton).

On connait rarement le dessous des cartes mais a du mal à ne pas se demander en lisant le journal sur son iPad avec le café si c’est vraiment MegaUpload le paquebot fou le plus inquiétant du monde 2.012 contre lequel il faut envoyer d’urgence les Marines de Washington (quand à la Marine française …) mais ça doit être parce qu’avant le café on ne fait pas bien la différence entre l’arbre qui cache la forêt en Australie ou autre bout du nouveau monde réel et la déforestation au napalm d’un vieux jardin à la française la nuit derrière un écran (de fumée ?) en saison électorale …

Propriété, intellectuelle ou pas, vaste programme en saison de sauve-qui-peut protestation générale in real life et un peu partout ailleurs, en période de crise avec chasse tout azimut au pouvoir d’achat et en saison de promesses électorales à Paris et grande banlieue avec revendication générale du made in France original garanti 100% par 99% des candidats à ceci ou de ceux-là … Pendant qu’on (d)ébat sous régime de retraite privilégié (Projet de loi 825 adopté le 19 janvier 2012 par l’Assemblé Nationale sur la propriété intellectuelle : so what ?) ou se méfie au pays des 1% des contrefaçons en regardant la TV et en votant parfois pour des produits assez douteux, ailleurs c’est business as usual, vraie démocratie et économie réelle, et ça marche généralement au moins aussi bien qu’au pays de Mongénéral et de l’art de la guerre électronique à la française mais la défense de l’exception culturelle, c’est un des derniers Trésors de la Nation depuis qu’on résiste un peu contre le plagiat le plus sans scrupule que Malraux a cessé de télécharger illégalement des statues, alors on ne pas collaborer … avec des Américains.

Mort au vol … quant à la propriété, en parler à Saint Marx (ménage ? déménage ?).

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© 21/1/2012 – Renaud Favier – (Comp&titivité) – renaudfavier.com – musique !

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Retour vers les e-books à (re)lire en 2012

            
          

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Retour vers café du matin à Paris qui est un des rares trucs qui ne réserve pas de mauvaise surprise en 2012, sauf si on espère du prêt-à-penser traduit en langue de bois dont on fait le pipeau en saison électorale, et garanti 100% sans plagiat ou autres plus si affinités parce qu’un copier-coller d’illustration à but pédagogique dans un billet gratuit, ça n’a rien à voir avec les vendeurs de films piratés, écrivains colleurs de textes d’origine peu douteuse et autres politiciens copieurs de slogans du siècle d’avant et d’idée du millénaire précédent : d’abord ça fait de l’audimat pour le créateur dans un monde où notoriété gratuite vaut plus et mieux que travail salarié. Ensuite quand ça flotte dans Youtube, Dailymotion (made in France) ou Google, c’est que le naufrage est déjà arrivé et/ou que l’auteur veut être vu gratuitement par le plus de monde possible et c’est plus du LandArt que du piratage de déplacer un peu de bois flottant dans la toile. C’est presque plutôt un genre de bouée pendant la tempête ou après le naufrage. Enfin quand on aura fini la chasse aux pilotes de belles voitures américaines roses du bout du monde et commencé celle aux conducteurs de panzers allemands sombres en excès de vitesse permanent de pas loin de chez vous, on pourra parler des gaullistes sans-grades qui téléchargent Dr House sur leur ordinateur parce qu’ils ont du vendre la TV (et que les vieux épisodes ne passent même plus sur TF1 le dimanche) et autres gauleurs de pommes au bord de la route.

 

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Retour vers un excellent 2012 tant qu’il est encore conventionnel de le souhaiter.

 

Et surtout, bonne compétitivité (durable, forcément durable, sinon c’est moins bio pour l’emploi et l’innovation et l’exportation et toute l’intendance qui suit, ou pas) en 2012, pendant que c’est à la mode dans les discours.

  

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