Des esprits chagrins décrivent la France comme un chantier interrompu au coeur d’une Europe qui n’aurait plus vraiment, ni les moyens, ni l’énergie, ni même l’envie de se construire dans un futur bientôt dominés par les BRICS récemment (ré-)émergés.
Pour eux, la France désindustrialisée, endettée et dépressive serait l’homme malade du moment (chacun son tour) parmi les grands pays d’Europe enfoncés en récession par le poids des états providences, du pétrole cher et du sauvetage du système financier privé.
La France cumulerait des handicaps lourds de compétitivité, agravés par l’exil ou la sortie de la sphère productive d’une partie des élites, et la concurrence de pays d’Europe plus performants sur leurs créneaux d’excellence, voire sur presque tout comme l’Allemagne.
La France serait ainsi une sorte de grande Grèce moderne au bout du rouleau, peuplée de fonctionnaires déprimés enseignant à leurs enfants neurasthéniques, de retraités partageant leur logement social avec leurs petits enfants et de tristes syndics de faillite.
Pour eux, tout au plus la France disposerait-elle comme la Grèce de réserves pour rebondir après annulation de dette et un peu d’inflation, qui ne traumatiseraient d’ailleurs guère ses créanciers ayant provisionné, ni les marchés qui ne sont plus à ça près.
Les adeptes de la pensée magique économique, les moins militants de la théorie du complot financier, cherchent références et espoirs plus loin, dans un pays plus avancé dans la sortie de sa crise, à l’âge d’or moins éloigné de celui de la France : l’Argentine.
Whatever works pour faire du buzz, et ça ne s’arrange pas en saison électorale …