
Le #FDG de Jean-Luc Mélenchon, et vice-versa, a eu le mérite d’organiser régulièrement des spectacles comiques auxquels les Parisiens des arrondissements populaires peuvent aller à pied. Cela se passe Place de la Bastille, en général, parfois à Bercy, pour changer, maintenant.

Mais ce pauvre JLM connait le triste sort des vieilles gloires du spectacles. Par charité, on ne mentionnera pas la polémique sur les chiffres du rassemblement contre « l’injustice fiscale » du dimanche 2 décembre 2013, où, sous un joli soleil austerlitzien, les grognards vinrent à 100 000 selon les statisticiens du Front de Gauche, à 7 000 d’après les compteurs de la préfecture de police, et à une petite quarantaine, à vue de nez, pour le film mise en scène par TF1. D’autant que Mélenchon récuse toute « intox » dans l’Express http://www.lexpress.fr/actualite/politique/les-images-de-l-interview-de-jean-luc-melenchon-ont-elles-ete-manipulees-par-tf1_1304492.html et qu’on ne peut pas faire confiance au Nouvel Obs, canard de la gauche centro-bobo, pour être honnête intellectuellement en copiant-collant les éléments à charge de manipulation stalinienne par l’image http://tempsreel.nouvelobs.com/photo/20131202.OBS7810/melenchon-sur-tf1-le-zoom-qui-fache.html

Vieillir, pour un comédien, même talentueux, c’est généralement un naufrage …

Avant, il y a 2 ans maintenant, le vieux tribun qui avait alors remplacé le retraité le Pen (lui même successeur du regretté Georges Marchais sur le créneau « vieux bonimenteur pour amateurs d’idéologies d’avant les guerres ») pour les amateurs d’envolées lyriques et de grands moulinets de petits bras, semblait croire que la rive gauche de la vague bobo du Paris protestationniste lui permettrait de figurer honorablement au classement des candidats de témoignage à l’élection présidentielle.

Crédits : Hub
Sur un malentendu, ça aurait pu marcher, au moins pour tutoyer le 2ème tour.
Las, entre les trotskistes canal institutionnel qui ont trouvé une bonne bouille et un discours franc au remplaçant du jeune retraité Besancenot (lui même successeur d’Arlette), les bobos paniqués par le syndrome de 2002 qui ont préféré voter « utile » dés le premier tour, et les trotskistes canal hystérique qui ont adoré voter pour une prof de déconomie socialiste qui ne marche jamais nulle part, Jean-Luc s’est retrouvé tout gros Jean, sinon groggy, avec grosso modo la moitié du score du FN, très en deçà du résultat que ses groupies lui prédisaient et des espoirs délirants des fans qui le voyaient déjà à l’affiche du second tour.
Ensuite, il a été mis KO par la blonde du FN aux législatives, ayant confondu saut sur Dien Bien Phu et parachutage sur scrutin de liste, puis plongé en dépression par le décès d’Hugo Chavez, et il a commencé à vraiment décliner, surtout de la tête, le Vénézuélien.

On croyait qu’il était cuit, et qu’il allait passer la main à Clémentine, profiter de ses retraites privilégiées de politicien haut fonctionnaire, sénateur, et député européen, quitte à se faire parachuter au CESE comme tout le monde, ou à rejoindre l’écurie de Martine Aubry.

Pourtant, JLM avait fait des efforts pour surfer sur la vague de la désindustrialisation. Mais c’est trop compliqué pour un énarque de se faire passer pour un ouvrier au chômisme.

Pourtant, JLM avait bien tenté le surf sur le malheur des damnés du SIDA et le clin d’oeil aux communautarismes chics de Paris. Mais ça a foiré, d’autres sont plus « glamour ».

Pourtant, JLM avait bien joué le coup pour draguer les post-féministes, en mettant la jolie, et militante, Clémentine Autain en avant. Mais l’écran est resté totalement transparent.

Pourtant, JLM avait pris de gros risques physiques pour aller jouer les révolutionnaires sur les terrains les plus inhospitaliers, des haciendas du Vénézuela, jusqu’à la Fête de l’Huma.

Pourtant, JLM avait presque réussi une amusante OPA sur l’écologisme rouge-rose, avec le coup de la planification écologique (courant nucléaire), et failli pêcho la belle verte Eva.

Pourtant, JLM a encore une petite troupe de fidèles en Boboland, et s’est débrouillé pour maintenir une chance de buzz avec une chef de file souriante pour les municipales à Paris.

Et les habitants du XIIème arrondissement sont honorés d’avoir comme élu, conseiller de Paris, re-candidat pour 2014-19, un proche de JLM, le souriant historien Alexis Corbière.

Crédits Photo Wikipédia / D. Labat-Gest – 643px-Alexis_C._184A_D.Labat-Gest
Mais, non, ça ne marche plus. A part Jean-Jacques Bourdin qui l’invite encore volontiers prendre un café quand il a un désistement à son talk-show du matin, JLM n’intéresse plus que quelques twittos.

Crédits @MikeGuib sur Twitter
Pour tenter de rebondir et de ne pas être enterré avant le Grand Soir, JLM va devoir proposer une nouvelle donne un peu sexy, comme les autres d’à droite des gauches.

Ou essayer une alternance pour tous des gauches d’à gauche, en draguant un partenaire compatible, comme on fait les autres de la gauche des centres qui se sont pacsés.

Mais c’est peut-être déjà trop tard pour le vieux solitaire.

So long, cow-boy.
Renaud Favier – 3 décembre 2013 – Facebook Café du matin à Paris – LinkedIn



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