Aubrac n’était probablement pas « parfait ». Nobody’s perfect, même si un historien du futur ou un martien pourrait le croire s’il ne lisait que des nécrologies genre « Who was Who », des éléments de langage de campagne électorale mettant le Conseil National de la Résistance à toutes les sauces ou des discours de remise de la Légion d’Honneur qui donnent une certaine idée des Français. Mais il y a des gens qu’on n’imagine pas trop se garer sur une place pour handicapé en Porsche Cayenne et dont on se dit qu’ils sont dans le « vrai » pour toujours même s’ils ne parlent pas assez fort, et c’est déjà très, très bien.
Et Aubrac sera pour l’éternité un « juste » resté debout pendant une guerre où beaucoup n’ont pas eu la force ou le caractère de ne pas se coucher ou pire, qui l’est resté toute sa vie pendant que tant d’autres n’avaient pas la force ou le caractère de résister à la tentation de telles ou telles pâtes aux truffes quitte à piétiner leurs racines et à trahir l’avenir de leur pays en insultant le présent de leurs concitoyens : ça force le respect.
Pensée pour Lucie, aussi, et pour les « Aubrac » vivants et morts de France et d’ailleurs, d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Merci, bonne éternité et à un de ces jours.