S’il y a un point du bla-bla de François Hollande avec lequel on ne peut qu’être d’accord, c’est qu’il n’a pas de concurrence à gauche (il a dit « pas d’alternative », en un lapsus on ne peut plus révélateur sur Europe 1 le 17 mai, ce qui est un brin plus autoritaire), ni du côté de ces dames du PS canal historique genre Aubry ou Royal, ni parmi les frondeurs à la ramasse dont on a oublié jusqu’aux noms, ni chez les écotartuffes réduits à espérer que Hulot les ramassera à la petite cuillère pour essayer de dépasser leurs 2% canal habituel, moins encore chez les éléphanteaux qui se prennent pour le jeune (SIC, fool Monty aura en 2017 55 berges dont plus de 30 comme politocard au PS et depuis 2 ans un emploi fictif chez un marchand de meubles) lion ou le phénix autoproclamé du socialisme à la française (bête à concours administratifs dont l’expérience consiste en un stage chez Rothschild, un passage comme conseiller à l’Elysée, et un parachutage comme porte-valise de Sapin à Bercy).
Le stagiaire hécéna de l’Elysée à « Alors, raconte » sur Canal+ le 19 avril – Crédit Canal+
Qui pouvait imaginer, il y a trois ans, que le successeur de François la mite serait une telle calamité ? Bien sûr, personne n’a voté pour lui, sinon par réflexe identitaire pour les Français dits (autoproclamés ?) « de gauche », et par déception (voire détestation) pour une partie de l’électorat réputé « de droite » (normale), mais il a été démocratiquement élu par une majorité de 51%, et NOUS l’avons installé sur le trône parisien de roi impuissant, sinon fainéant, au milieu de courtisans partisans, sinon sectaires. Cf Le Point http://www.lepoint.fr/invites-du-point/philippe-tesson/tesson-hollande-du-president-normal-au-roi-faineant-20-04-2015-1922879_543.php
François Hollande en Suisse avec sa cour, en avril 2015
Et le Président exemplaire de la France de maintenant pour encore deux ans (P… ! 2 ans !) n’est guère plus surdoué loin de Paris (on se souvient de sa bourde au Japon où, en décalage horaire et sortie d’avion mais cela n’excuse rien, il avait confondu Japon et Chine dans un discours offciciel, créant un malaise sérieux, et de sa photo en tenue « traditionnelle » d’un pays d’Asie Centrale qui avait fait buzzer les geeks de tous bords et hurler de sourire -jaune pour certains- les twittos de tous âges pendant une semaine) … Cf (encore) Le Point http://www.lepoint.fr/insolite/un-homme-fait-un-doigt-d-honneur-lors-d-un-selfie-avec-francois-hollande-17-04-2015-1922304_48.php
Au début du quinquennat de François Hollande, ses électeurs les plus lucides et les observateurs étrangers voulaient espérer que ce serait Jean-Claude Duss à l’Elysée, que sur un malentendu, ça pourrait marcher.
Quand il a nommé Manuel Valls à Matignon, tout le monde a voulu croire que la 2ème moitié du mandat serait moins pi(t)re.
La tempête dans le verre (à dentier) de « Oh ! » du RPR, suite à la déclaration de flamme de Bernie les pièces jaunes pour l’ex de l’Elysée (le traitre qui avait lâché Chirac parce que les sondages de Balladur étaient meilleurs, l(pportuniste prédécesseur de celui de maintenant dont le bouquin de l’ex fait grogner tous les fonctionnaires vendeurs d’humour politique, baver de jalousie tous les éditeurs de Paris, et pleurer de rire nerveux ses lecteurs et de honte les électeurs de son ex…emplaire), qu’elle prétend avoir tenu sur ses épaules pendant tout son mandat (avec NKM qui est l’égérie de Bernie, ces temps-ci, solidarité de sympathiques blondes filles de bonnes familles contre les communistes aux Champs-Elysées, probablement), jusqu’à l’inoubliable triomphe du mini Corrézien 2.0 de 2012 http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20140929.OBS0570/bernadette-chirac-alain-juppe-est-tres-tres-froid.html
Crédit : Uderzo Goscinny Dargaud
Dont acte, la génération Minitel made in France, mulot à l’Elysée et Bull Micral pour tous, c’était avant. On a échappé à l’homme à l’iPad rose, mais maintenant, les twittos des réseaux socialistes de l’exemplaire (faute d’expert en plaisirs, les militants du PS ont préféré un vieil éléphanteau insignifiant aux deux mamydermes, ç’aurait pu être pire, surtout que Montebourg était à la mode du temps de la primaire PS de 2011) ont réinstallé (les pires morts-vivants de) la génération Mitterrand à l’Elysée et dans toutes ses filiales (Jack Lang à l’IMA, c’était émouvant, même si on a eu peur un moment qu’il ne délocalise le binz à Marrakech, et Harlem Désir à Solferino, c’était hilarant même si les rois du casting du Parti ont fait encore plus fort (qu’avec Montebourg, Filippetti, et autres petits frangins du gros poucet exemplaire de maintenant) avec l’excellent Cahuzac à Bercy, le comique phobique Thevenoud dans le siège de tatie Bricq et la grinçante mamie Guigou à un sous maroquin pour qu’elle lâche la grappe à Mosco, parachuté à Bruxelles).
On est bien mal barrés dans la mondialisation qui n’attend personne, l’Europe du « que le moins mauvais gagne » et en France du toujours plus … d’impôts pour les sans dents avec boulot pas encore délocalisé, ni supprimé, ou petit patrimoine pas encore confisqué ou exilé …
Crédit : Uderzo Goscinny Dargaud
Tant que 99,9 % de supporters et indifférents auront le même rapport avec leurs 0,1 % de professionnel(le)s politicien(ne)s que les militants du foot envers le(ur)s joueurs exemplaires de l’équipe de France et/ou du Qatar PSG (l’OM, c’est autre chose, c’est un culte, ça ne se discute pas), et rejoueront éternellement le match de clochemerle 1 contre clochemerle 2 (au mieux la finale Saint-Etienne Bayern des poteaux carrés ou France-Allemagne à Séville), ou vice-versa, en se passionnant pour les championnats de France des déconomistes autosatisfaits et autres apprentis-sorciers du sociétal entre une partie de ping-pong de Tanguy et l’apéro au rosé pamplemousse devant téléfoot, Paris sera la capitale mondiale des exilés fiscaux et émigrés du boulot, des touristes en limousines et privilégiés avec chauffeurs passant de palaces rachetés par des étrangers aux carrés VIPeople des boites à footballeurs et médiacrates via les restaurants à 50 Euros la demi-douzaine d’asperges ou d’huitres, des millions de gratteurs de loto et pronostiqueurs de tiercé des villages gaulois regardant les trains passer vers ailleurs dans le monde réel, admirant les fonctionnaires grévistes par procuration et autres privilégiés plus ou moins notables tchatchant à la TV française, somnolant devant les tartuffes braillards aux assemblées sur Public-Sénat, et ne levant qu’un demi-oeil sur les jeunes excités s’agitant dans les rues sur les chaines d’info, et les massacres d’une certaine idée de la civilisation à peu près partout dans les mondes virtuels et réputés « indignés ».
Je ne dis pas que ça me transporte d’émotion de voir ces gens accrochés à un vieil escalier d’hôtel, parmi lesquels je ne reconnais que quelques visages, dont celui d’un ancien champion du monde, d’un joueur marseillais que j’ai vu débuter dans un village provençal, et du Français qui joue au Bayern, et puis du président de la République, aussi amoindri et insignifiant qu’un géronte du Soviet Supême genre Andropov à la veille de la mort de l’URSS, et d’une ministre dont j’ignorais qu’elle était chargée des sportifs, semblant bien trop petite pour le ballon avec lequel elle s’amuse (nb que le ballon prévu pour François Hollande a finalement été caché derrière ses talons, c’est déjà moins ridicule que s’il se le tenait devant le ventre).
Je dis que les gars ont mouillé le maillot, chanté la Marseillaise, et gagné contre la Norvège, ce qui est ce qu’on leur demande, et ce pour quoi ils sont sélectionnés, logés, nourris et rémunérés, ni plus, ni moins.
Alors je crois que nous autres citoyens devons faire pareil, ni plus, ni moins, que notre devoir de patriotes décents : soutenir moralement l’équipe de France qui s’est qualifiée pour la coupe du monde de football au Brésil, sans nous faire une montagne national-populiste de ce qui n’est qu’un sport, ni cracher dans la soupe, d’autant que comme on est nuls à la guerre, pathétiques en business, et même plus en première division européenne pour l’école et la culture (qui dans le monde réel en dehors des spectateurs de France TV et Canal+ a entendu parler d’artistes ou intellos contemporains du pays de l’exception culturelle à la Filippetti, sauf peut-être de Twin-Twin au Danemark, de Carla Bruni en Italie, et de Gérard Depardieu en Russie ?), autant se raccrocher à cette branche en espérant que nos gars passeront le premier tour sans faire grève dans un bus sous les caméras du monde entier comme en Afrique du Sud avant leur élimination lamentable, que les apparatchiks du foot ne feront pas de scandale comme quand ils claquaient des fortunes en grands vins en Corée du Sud tandis que les joueurs ne gagnaient pas un match, et que les supporters français ayant payé leur billet ou invités par des lobbies sauront être discrets dans les bordels et les hôtels, et pas trop indécents sur les plages et aux cocktails mondains.
Allez les Bleus !
Renaud Favier – 29 mai 2014
PS : je sais que je ne devrais pas twitter ça, mais ça fait plus penser au luxueux sanatorium suisse de « La Montagne Magique », de Thomas Mann, qu’à du football, plus aux poussiéreux fantômes d’Europe en confortable transit à Davos, descendant leur escalier vers le suicide de la Grande Guerre, qu’à l’Equipe de jeunes sportifs français de 1998 qui avait sèchement, presque tristement, renvoyé les Brésiliens à leurs plages après avoir tremblé contre un Paraguay calculateur et efficace qui aurait pu créer la mauvaise surprise dés le début du tournoi, failli sombrer face à une Croatie pas moins forte que la France cette année-là, et surnagé d’extrême justesse dans sa confrontation avec une Italie qui n’a pas eu de chance ce jour-ci (pour ne rien dire de la superbe équipe de 1958 qui avait tenu tête au Brésil magique du jeune Roi Pelé) cette photo, ces gens, cette situation, cette atmosphère … http://www.youtube.com/watch?v=BKAVf-O24Bo
Bref, soit le désormais ex conseiller particulier de François Hollande (après avoir été directeur de campagne de Montebourg et rédacteur du rapport sur le Médiator) a dépassé les bornes, pourtant sacrément insurmontables, de l’indécence ordinaire chez ces gens-là et scié sa propre branche en incarnant le soutien à la candidature de Valls à Matignon (et en faisant lustrer ses godasses sur mesures au bureau alors que c’est justement le boulot des conseillers, de cirer des pompes et plus si affinités), soit le Président a un plus proche (de lui ou des amis et mécènes à qui il doit son CDD bien nourri et confortablement logé à l’Elysée) à recaser, soit le conjoint de la directrice de cabinet d’Aurélie Filippetti sert d’écran de fumée, de fusible, et/ou de punching-ball pour le président de la République et son entourage à l’évidence en situation de fragilité nerveuse (avoir dit publiquement à Clermont-Ferrand qu’il n’a pas vocation à être réélu, ni peut-être même à se présenter en 2017, c’est étrange, voire inquiétant comme communication).
Quoi qu’il en soit, Morelle dégage de l’Elysée, maintenant, ce qui semble raisonnable.
On peut cependant se demander si l’Elysée, supposé inondé de CV tous plus excitants les un que les autres en mai 2012, n’aurait pas pu éviter de recruter un gars au sujet duquel il suffisait de surfer 5 minutes sur Google, de passer 3 coups de fils et de regarder ses chaussures, pour constater que, si la petite histoire du Sofitel de Venise était péché véniel, si l’opportunisme n’était qu’à peine supérieur à la moyenne de la profession, et si les échos de conflit d’intérêt offraient un pratique levier en cas de besoin, le social-démocratisme de l’individu était aussi sincère que celui de Roland Dumas du temps de François Mitterrand ou de Cécile Duflot quand Jean-Marc Ayrault était à Matignon, et son instinct politique aussi sûr que celui de Villepin sous Chirac ou les compétences économiques d’Arnaud Montebourg.
Mais peut-être monsieur Morelle était-il parmi les moins pires « sur le marché », et possiblement ce pauvre François Hollande lui-même non-choix aux primaires du PS et choix par défaut à la présidentielle, a t’il été condamné au deuxième, voire troisième choix pour ses conseillers, comme pour ses ministres et autres godillots inconditionnels. Le temps n’est plus aux Jacques Attali, ni même aux Henri Guaino, acceptant de travailler comme des esclaves pour un salaire de cadre supérieur normal dans un milieu de politiciens médiocres et fonctionnaires n’ayant pas réussi à trouver un vrai job dans le privé bénéficiant de privilèges de stars du show-business et d’un niveau de vie de footballeurs professionnels avec zéro boulot (tout au plus un discours à lire de temps en temps entre l’apéro au champagne et le fromage), zéro obligation de résultat (au pire une cote de popularité restant au-dessus de 15%), et parachute doré garanti (rien de moins que l’IGAS pour les vrais losers, un poste d’ambassadeur à l’Unesco, à l’ONU ou au Vatican pour les vrais amis, à l’IMA ou au Tunnel du Mont-Blanc pour ceux qui ont de gros dossiers sur des trucs vraiment louches et/ou compromettants).
L’exercice de l’état français est glamour, mais n’est jamais un long fleuve tranquille (et l’eau est pleine de crocodiles plus ou moins impatients, de piranhas plus que moins affamés de pouvoir et autres nourritures terrestres, et de tourbillons mortels pas toujours prévisibles), doivent se dire pas mal de gens à l’Elysée, alentours, voire jusqu’à Clermont-Ferrand, ces temps-ci.
Non, ça (non plus), ce n’est pas normal, monsieur Hollande. Nager en eau trouble, même dans la discrétion des grands fonds, ça n’est pas exemplaire. Et si madame Voynet était une citoyenne normalement décente, elle n’accepterait pas ce parachutage doré à l’IGAS (elle n’aurait surtout pas candidaté).
Le Figaro : François Hollande a reçu Vitali Klitschko à l’Élysée, début mars. En présence de BHL (chemise presque fermée par respect du protocole et de l’élégance française à la Hollande). Ou vice-versa. AFP PHOTO/ALAIN JOCARD
« L’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine ne peuvent pas se négocier » (F. Hollande). Comme Poutine n’envisage pas une seconde de négocier, Paris ne risque rien. Les éléments de langage du Quai d’Orsay, ça n’engage jamais à rien, c’est à ça qu’on les reconnait.
Crédits : CRBC
L’Europe est aussi contre la balkanisation de l’Ukraine au profit de la Russie, et annonce des « sanctions ciblées ». Des VIP russes pourraient être soumis aux contraintes de circulation automobile alternée à Paris, voire interdits de skis à Courchevel (reste Gstaad et Sotchi).
RTL : Laurent Fabius (à droite) à Bruxelles début mars avec les ministres européens des Affaires étrangères pour évoquer le dossier ukrainien – Crédit : AFP
Quant-au Président Obama, l’histoire ne dit pas (encore) s’il a demandé à Angela Merkel, en contact direct avec Vladimir Poutine, elle, de valider sa liste de la douzaine de personnalités russes menacées de gel de leurs avoirs (éventuels) aux USA, et de refus de visa.
Pauvre France ; Europe ; Amérique Poutine, qui doit trembler de tous ses membres.