
Bon, les sondages sont un peu tièdes, mais cela n’a aucune importance à presque 2 ans des municipales. Reculer pour mieux sauter,c’est comme quand Obama a fait exprès de rater son 1er débat. La méthode pour réussir, on apprend quand même au moins ça, à l’ENA.

Le plus tendance, maintenant, surtout pour pouvoir faire des notes bilan en deux parties comme à ScPo (et au gouvernement, encore qu’avec tous les courants intra-PS et intra-EELV, il y bien plus de deux Partis), et en une page maxi (hors annexes, en français sinon elles ne sont même pas pas lues) comme aux ministères depuis que les jeunes consultants (c… sultans ?) anglo-saxons payés à prix d’or ont expliqué aux vieux fonctionnaires de tus grades et âges comment (ne pas) travailler mieux, c’est la bonne vieille méthode « Inaction-Rédaction d’éléments de langage », renommée par le bouffon officiel du Parti : « Méthode du Grand Camarade Président Hollande qui m’a fait Roi de Solferino et pourrait même me nommer (premier) ministre un jour sur un malentendu s’il n’est pas obligé de décider une dissolution hasardeuse avant à force de laisser dire et faire faire tout et son contraire et pire encore du moment que c’est globalement incohérent, dangereux et très insatisfaisant pour la plupart de tout le monde et que c’est en début de mandat avant glaciation et retour au mode promesses pré-électorales ». Ceci écrit, l’excellentissime Harlem n’en est pas à sa première pâmoison devant la méthode #Hollande, mais à ce point, ça devient préoccupant, dirait Audiard : http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Le-PS-salue-la-methode-Hollande-sur-la-scene-internationale-_6346-2080477-fils-tous_filDMA.Htm …

Au jeu inaction-rédaction, il y en a qui sont plus (l)égaux que les autres : Valls, par exemple, il triche un peu en faisant vraiment des vrais moulinets des bras et en filant de temps à autres, sur un malentendu, une claque à un problème avant de passer à autre chose, pour ne pas prendre de risque politique majeur, dés que ses collègues, des twitlitants, puis les médias l’accusent de faire son job. Ceci dit, certains Roms ne sont pas mécontents qu’il ne passe pas trop de temps sur chaque sujet et qu’il aille voir un peu en très grande banlieue sud si le poisson pour la bouillabaisse ne pourrit pas un peu de la tête.

Montebourg, lui, il fait très attention à ne surtout rien faire, mais toujours avec des caméras et il ne fait jamais de rapports écrits, alors ça agace ses collègues qui prennent la peine de faire copier-coller par leurs stagiaires les textes que les lobbyistes leur envoient par e-mail. (Ceci dit, Montebourg, il a raté l’ENA et il croit avoir écrit un manuel d’économie en copiant-collant des twits du FDG, mais il avait fait un mariage chic dans l’Ouest parisien, alors pour boire un thé en faisant glousser des veilles dames riches à chéquiers faciles, il doit être très bien : il faudra envisager de le mettre au Budget au remaniement, en le briefant bien sur les TV dans les résidences secondaires déjà taxées une ou deux fois au moins, parce que sur des sujets compliqués comme ça avec un enjeu de 2 Euros par tribuable, même Cahuzac qui est au moins Bac+7 s’emmêle les crayons.).
Il y a aussi des sujets plus favorables que d’autres, pour la méthode : la drogue, par exemple, on laisse (demande à ?) un ministre dire un truc qui fait plaisir aux consommateurs, cultivateurs, transporteurs, trafiquants, distributeurs, blanchisseurs et tout ce petit monde plus ou moins mondain (on parle de près de 200 000 excellents Français qui vivraient de la filière, sans compter la police anti-drogue, les avocats spécialisés, les salariés d’assoces anti-beur, les cliniques de désintoxication, les croque-morts, les psy, certains ministres qui feraient mieux de tourner leur clavier à twit aussi longtemps que leur langue avant de causer sur des sujets hors de leur job public, les animateurs TV exemplaires qui remplacent les profs et les parents pour les mômes qui ne vont pas à l’école mais ne perdent pas leur temps en famille, et tous ceux qui sont en principe chargés de contribuer à l’éradication du fléau), on attend que tous ces excellents citoyens électeurs décident une bonne fois (foi ?) pour toute de « bien » voter la prochaine fois, et puis on laisse (demande à ?) l’impétrant(e) rédiger un twit, avec ou sans photo et recette du chili con carne, pour enterrer le sujet (nous sans avoir créé une grande commission ou un haut groupe de travail pour préparer des éléments de langage et un projet de méga-conférence ou mini-grenelle à une date à vérifier avec le secrétariat général du Conseil Economique, Social et Environnemental dont les experts en tout invités de rigueur à tous les machins parisiens pour le dialogue social, environnemental et pas très économique avec les cocktails au champagne et les indemnités aux membres des commissions, connaissent bien le chemin, maintenant, et apprécient le lieu parce que les chauffeurs peuvent attendre devant). Ceci dit, débat sur la toxicomanie n’était pas au coeur des campagnes électorales françaises en 2012 (autres chats à fouetter ?) et la majorité actuelle n’avait rien promis, alors wait & see … aussi ?
Quant aux diplomaties (économique comme pour le commerce extérieur, la promo de l’attractivité ou la lutte contre le protectionnisme, ou normale comme au Congo, à l’ONU ou en Syrie) dont on ne parle plus ; à l’écologie et au nucléaire dont on ne parle plus ; au sport, au logement, au mariage et à la compétitivité pour tous dont il vaut mieux ne plus parler, même méthode : tant que les Français qui ne se sont pas encore exilés ou bien incrustés dans des niches à #geonpi y perdent juste leur chemise, leur latin, leur emploi et le budget pour payer la scolarité gratuite pour tous des mômes, mais qu’il leur reste de quoi payer l’ISF, la CSG, la TVA, l’IR, l’IS et tous les restes fiscaux, et, surtout, que le gouvernement s’amuse alors qu’il n’espérait pas une seconde gagner les élections sur un malentendu (il faut dire que les droites et centres ont bien joué le coup en sabotant la candidature de Sarkozy pour essayer de gagner avec d’autres champions en 2017, conformément à la méthode qui avait si bien réussi en 1981, et on ne change surtout pas, chez ces gens-là, une méthode qui fait perdre la France comme en 40 et sûrement déjà avant, la crédibilité du pays, la confiance des citoyens et la moindre chance d’avenir pour les générations futures, mais peu importe du moment qu’il y reste assez de fromages pour tous les ratants et qu’on est à peu près certain d’avance que les gagnants vont tellement foire le groove qu’il finira bien par y avoir une alternance) et que toussa-touça se fait pour la justice, l’environnement, le dialogue social, la compétitivité exemplaire et la trajectoire kivaonsaipaoumaionyvavitenklaxonnan, zyva ! Ceci écrit, Fabius a plein de objets d’art hérités non soumis à l’ISF ; casseroles à commencer par celle du sang contaminé même s’il n’était que responsable défauts, comme tout le monde surtout les autres, mais il a un sens de l’humour pince-sans-rire aussi décapant que celui de Hollande, et en plus, comme il n’a à peu près rien à faire et qu’il a une efficace méthode perso pour ne jamais être responsable de rien kivamal, il peut passer son temps à rigoler, lui.

C’est pas avec la méthode Sarko-Attali que ça réformait aussi vite et bien : ils sont dopés au chili con carne, ou quoi, à la promo Voltaire ?

Mais, ça fait un moment qu’on n’a pas entendu Moscovici twitter : ça doit être qu’il a trouvé une bonne méthode Hollande contre la crise économique. Ou alors, qu’il cherche encore la trajectoire de compétitivité et prospérité à visage humains pendant que les autres ministres font le buzz et que les barons provinciaux du PS préparent le retour au Moyen-Âge avec une Europe des indépendantismes régionaux (c’est sûr que la ruine des régions espagnoles encore pire que celle l’état central, et pas perdue pour tout le petit monde politique, bien entendu, donne envie aux syndics de faillites et autres consultants en organisation d’origine de pays qui ont assez intérêt à ce que l’Europe végète) à la mode en ce moment, à Paris et en grandes banlieues, surtout maintenant que la Belgique a levé le tabou de la partition (enfin, regardons quand même le dossier de l’ex-Yougoslavie quand les Slovènes ont voulu rejoindre l’UE, avant de prendre les choses à la légère et de filer l’indépendance à la Corse et au Sud de la Loire) et que la vision politiquement correcte en France de maintenant pour l’Europe de demain est en train de devenir celle d’une Grande Suisse confédérant des régions/cantons germanophones et/ou nordiques riches et travailleurs, et des ClubMeds et assimilés genre France non germanophone, Espagne non germanophone, Grèce et Sud de l’Italie, pauvres et pas travailleurs mais assistés par les riches sur financement FMI et bancaire (parce que si on demande à l’Allemagne il va falloir bosser, voire même rembourser, ce qui serait encore plus difficile surtout qu’on continue tous à faire semblant de croire qu’un ClubMed peut vivre heureux et bien nourris sans bosser avec nettement plus de 3% de déficit alors qu’on est tous en pleine crise et déjà endettés à 90% et que la limite maastrichienne de déficit budgétaire de 3% a été définie en d’autres temps bien meilleurs, d’autres circonstances bien plus favorables, comme une limite extrême pour des pays pas horriblement endettés à très nettement moins que 60% du PIB, en croissance solide et entourés de pays clients eux-mêmes en croissance et fournisseurs d’énergie, tee-shirts, fromages, tomates, eaux gazeuses, huile d’olive, jus de pomme et bagnoles pas chères, avec des ports pas toujours en grève pour recevoir les iPhone et envoyer le bois brut se faire couper en Chine, et des aéroports pas arrêtés quant il neige pour envoyer les crevettes vivantes se faire cuire un oeuf et éplucher au Maroc), que les féodaux soient plus ou moins vassaux de Normal 1er, ou ligués plus ou moins ensemble directement à Bruxelles, peu importe, toutes les méthodes perdantes sont bonnes à prendre et l’expérience a montré que pour qu’il y ait Renaisssance, un âge plus ou moins ténèbreux avec guerres de religions, grandes pestes importées, famines et invasions plus ou moins barbares, entre autres joyeusetés, peut être indispensable. Ceci écrit, ça pourrait être pire si l’Allemagne changeait de méthode et partait aussi en vrille (en plus, quand les Allemands partent en vrille, ils le font très méthodiquement, à l’allemande, et ça peut être plus dangereux pour l’Europe que quand les comiques gaulois s’amusent dans leur village qui fait sourire tous ceux qui ont le temps et le goût de regarder ce qui s’y passe, ceux qui y passent, ce qui y trépasse …).

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Renaud Favier, 16 octobre 2012 (nb cliquer sur la toute dernière image tout en-bas du billet du blog pour l’extrait Youtube de la fin du film dont les extraits sont cliquables sur les images plus haut, mais c’est assez poignant, ne pas le faire si on est en pénurie de Prozac ou si on a lu un discours de François Hollande ou de son adjoint il y a moins de 2 heures).